Le Natural Xtreme Challenge est un marathon sur une semaine comprenant le championnat de France le premier week end, 3 jours de freeride et de concours vidéo par équipe se finissant par deux jours de compétition freeride type course d’orientation dans la vallée des Fonts et sur Dormillouse.

           

Attardons nous sur ces deux derniers jours. L’idée de Rémi Borgioli était assez simple, faire une course au départ de Cerviéres pour aller dormir au refuge des Fonts et revenir faire la fête à Cerviéres le samedi soir avec un concert.

           

La mise en place fût plus complexe mais chacun s’est occupé de sa partie tout au long de l’hiver, Fanny à la comptabilité et au concert avec Simon, Julie en contact avec les partenaires notamment GoSport et Gilbert des Fonts, Rémi en contact avec la commune, les artistes, l’hôtel de l’izoard, moi à l’organisation terrain de la course à proprement dit.

           

C’est là que mes cours d’Activité Physique de Pleine Nature de la fac m’ont servi avec l’idée de la course d’orientation avec des balises à pointer. Il a fallu concevoir et poser les balises la veille, créer des règles du jeu et les cartes à pointer avec l’aide de notre graphiste en chef Bérengère pour être une vrai course d’orientation.

            

Pour rendre la chose Xtreme, le départ se fait à pied de l’hôtel de l’izoard, puis en peau ou en raquette et très vite en kite s’il y a du vent. Au pire, le format fonctionne aussi sans vent et en peau de phoque par conséquent. 4 tours sont possibles dans le week end mais seulement 3 maximum le premier jour.

           

           

Le vendredi, la course est lancée à 10heure précise donnée par les coups de cloche de l’église. Certains courent en basket, les chaussures, les skis et les ailes accrochés dans le dos; d’autres préfèrent marcher en chaussure de ski. En empruntant la piste de ski de fond il nous faut valider la première balise située à « la carrière ». L’écart se fait déjà sentir entre les 16 concurrents. Devant on avance vite avec Gauthier, Pascal et Fred Bernard. On arrive en 30 minutes au parking de la pleine du bourget sans avoir oublié de poinçonner la balise 2 de « La frontière ».

                    

Le temps de s’hydrater, d’enlever les baskets et de mettre les skis et l’aile hors de son sac, sous le bras c’est tout schuss que l’on rejoint la plaine où le vent souffle d’une bonne dizaine de noeuds. La 9PEAK est vite en l’air après avoir pointé à la balise 3. Je traverse le plat alors que les deux HQ de Pascal et de Gauthier son juste en l’air. En arrivant dans les pentes, le vent semble plus nord et devient capricieux.

            

            

Ils me rattrapent mais je ne m’arrête pas, chaque fois que l’aile tombe je monte en escalier en veillant que l’aile ne s’accroche pas dans les arbres et rochers. Je vois de plus en plus d’ailes sur le plat, l’écart avec mes concurrents est plus faible mais reste confortable.

Quand je retrouve du vent je me rend compte que la balise 4 dite « le col » est trop au vent et qu’en montant à la balise 5 « Dormillouse » je pourrais plus vite redescendre sur la 4 ensuite. Ce que je fais. Je range l’aile et descend en ski alors que mes collègues qui ont suivi sont encore à la 5. Premier tour validé à la balise 6 « la fontaine » par le guide de l’équipe, Nico.

                     

Je patine un peu sur le plat pour contourner l’église et ressors la 9 pour vite remonter à la balise 5, puis descendre vers la balise 4. Cette fois je garde l’aile en l’air pour essayer de remonter au vent en descendant dans les pentes, ce qui me fait arriver au milieu du plat. La balise 3 pointée une seconde fois je veux repartir quand mon aile m’arrive dessus et s’emmêle à cause d’une rafaale à 180°.

  

Changement de vent sur le plat, les crêtes qui se mettent à fumer le vent à l’air d’avoir pris des tours. Impossible de repartir avec l’aile emmêlée, je décide de la ranger sans prendre le temps de la ranger et sors la 4m PEAK un peu par défaut mais cela s’avérera utile. Une rafale me permet de descendre à la balise 6 puis tente un passage dans les maisons et à travers la foret, ce qui est possible par un vent atteignant 20 noeuds et me permet de trouver de la puissance en bord de fenêtre supérieur et c’est donc l’aile proche du zénith que je passe la rivière et les arbres. Je monte vite à la 5 et là le vent est très très fort. Rémi et le Guide Nico sont montés en kite pour veiller à la sécurité dans cette zone à risque où certains largueront leur aile.

              

Et là je renchaine sur la 4 et la 3 toujours en 4m PEAK… Je croise les doigts pour que le vent ne baisse pas. Arrivée à la balise 6 pour valider le troisième tour on m’annonce justement que l’on s’arrête là pour aujourd’hui et que maintenant c’est l’heure d’arrivée au refuge qui compte. Je suis toujours premier, croisant mes adversaires les plus proches assez souvent ayant choisis de faire les tours dans l’autre sens. Je les vois monter pour aller chercher les deux balises du haut alors que je pars dans la forêt.

                    

Je décide de garder l’aile en sachant ce que je risque de perdre du temps si elle se prend dans un arbre… et c’est ce qui arrive juste avant la balise 7. La moitié du chemin faite je n’ai plus le choix ayant du déconnecter l’aile toute emmêlée je dois sortir les peaux et entamer une course sur 2 km. Le stress de voir quelqu’un arriver dans mon dos en kite et me double me boost pour mettre les gaz.

           

 J’arrive au refuge des Fonts en nage, soulagé de me dire que j’ai fini mais je suis vraiment crevé. J’ai mis 4h pour faire les 3 tours au départ de Cerviéres et j’ai bien mis autant de temps à m’en remettre autant physiquement que psychologiquement.

                   

Nils arrive 20 minutes après et Pascal une heure après… l’arrivée des riders s’enchaine et la vie au refuge se met en place. Tout le monde est crevé, mais content, et s’organise entre l’équipe du feu, de l’eau, du repas coaché par Vincenzo…

       

On décide de valider en commun autour d’un bon repas et d’un bon apéro, le système de pointage qui consiste à finir ses 4 tours le lendemain. On est 4 à en avoir validé 3 sachant que Gautier n’est plus dans la course ayant du dormir chez lui. Le samedi matin c’est l’heure du rangement du refuge et de la préparation pour la course du jour sous un soleil de plomb.

           

           

C’est à 10h tout schuss que l’on descend en direction de la balise 6 après la forêt. Tellement de vent de face que l’on a du mal à avancer et malgré un départ en douceur à cause d’ampoules et de bonnes courbatures de la veille j’arrive à rattraper une bonne partie des concurrents.

            

            

 Arrivée sur la zone de gréage, vu le vent fort de nord je sors la 4m, valide la balise 6, et essaye de monter vers la 5. Je suis le premier l’aile en l’air mais mes trois concurrents directs me rattrapent et me dépassent vu que le vent faiblit. Sur un petit « dôme », l’aile encore en l’air, je roule les lignes assez vite pour qu’elle n’ai pas le temps de toucher le sol.

              

Mise dans le sac, je sors la 9m. En descendant en arrière et en déroulant les lignes en même temps je rattrape mon retard car je peux aller valider la 4 en premier alors que les autres descendent de la balise 5, mais ils sont 3 et moi seul. Arrivé à la balise le fait d’être seul je peux encore rattraper du retard sur Pacal et Gautier qui poinçonnent un par un. Nils est déjà quasiment en bas et c’est sur le plat que je le double. Gautier me rattrape à son tour mais je largue mon aile et fonce sur la balise tandis qu’il décide de rouler ses lignes… Cela me permet de faire le test d’arva le premier et de finir cette deuxième journée en tête. Au total les 4 tours plus la recherche ARVA j’aurais mis 5h12 et le dernier à avoir fait 4 tours a mis 12h02.

           

           

Je pic nic rapidement et m’en vais remplacer Rémi à la sécurité sur « Dormillouse » avec Nicolas Lelarge qui a fait des super photos avec Audrey Costa. Bilan super positif vu que plus de la moitié des participants à fait les 4 tours dans le week end et que le format a plus que plu. Pour l’année prochaine les inscriptions auront lieu en décembre et les places seront limités à 20 compétiteurs.

           

           

           

 Pour finir ce marathon, une bonne soirée avec les Stickys Fingers et Mr Jellam à l’Hotel de l’izoard.

Le compte rendu de Pascal Boulgakoff :

http://onekite.forum.free.fr/viewtopic.php?t=12138&p=67366

Voici le résultat final:

Résultats Scratch « Natural Extreme challenge »:
1 – Alex RObin – Ski – 4 tours – 5h12
2 – Nils Heurtebise – Ski – 4 tours – 5h34
3 – Pascal Boulgakoff – Ski – 4 tours – 7h02
4 – Benoit Miquel – Ski – 4 tours – 7h29
5 – Damien – Ski – 4 tours – 7h35
6 – Luc Pivardiére – Snowboard – 4 tours – 9h33
7 – Mehdi Regragui – Snowboard – 4 tours – 9h46
8 – Nicolas Gacon – Snowboard – 4 tours – 10h20
9 – Alexis Freund – Snowboard – 4 tours – 10h37
10-Fred Bernard – Ski – 4 tours – 12h02
11-Jerome Duseigneur – Ski – 3tours – 10h10
12-Jerome Outters – Snowboard – 2 tours – 11h02
13-Thibault Regui – Ski – 2 tours – 14h
14-Julie Borgis – Ski – 1 tour et demi – 9h30
15- Magalie Baugher – Ski – 1 tour – 10h07